La Calligraphie

La Calligraphie

La calligraphie est, étymologiquement, l'art de bien former les caractères d'écriture. Ce mot provient des radicaux grecs κάλλος (kállos, « beau »)
et γραφεĩν (grapheîn, « écrire »).


Calligraphie orientale et occidentale

Presque toutes les civilisations qui pratiquent l'écriture ont développé un art de la calligraphie. Toutefois, certaines d'entre elles l'ont élevé à un statut
spécial en fonction des contextes historiques ou philosophiques particuliers. Cela peut amener à un questionnement sur l'usage même du mot « calligraphie »
lorsqu'il est appliqué à des cultures non gréco-romaines. Par exemple, la notion de « beau » n'apparaît pas dans le mot japonais qui est traduit en Occident
par « calligraphie », le mot japonais shodo 書道 signifie « la voie de l'écrit » et le concept de « voie » renvoie à un univers davantage bouddhique que
purement esthétique. Parler de « calligraphie » dans le cas des écrits des grands maîtres ou des moines bouddhistes est même un contresens dans la
mesure où cet acte représente pour eux un dépassement de la dualité du beau et du laid (concept de « voie »).

Par ailleurs la place de cet art en Asie a été très différente de sa place en Occident, puisque l'apprentissage de l'art du trait était la base de la formation
classique du peintre en Asie, dans des civilisations qui ne séparent pas la lettre et le dessin, le mot et l'image, le corps et l'esprit, le matériel et le spirituel.
Dans plusieurs civilisations orientales la calligraphie fait partie des sciences occultes, hiérurgie (la pensée, le pinceau, le trait et l'idée philosophique sont
indissociables).

Elle est aussi en Occident l'art des moines copistes, mais aussi de grands calligraphes chargés de contribuer au prestige des souverains et de l’aristocratie.
En cela le travail des calligraphes était plus dans la recherche d’une exécution parfaite servant la gloire de leurs commanditaires, qu’une quête purement
« esthétique », notion toute contemporaine.

Calligraphie latine

Calligraphie textura dans une Bible latine de 1407, exposée à Malmesbury Abbey, Wiltshire, Angleterre
La calligraphie latine est associée à l'histoire de l'écriture en Europe avant et après l'utilisation de l'imprimerie et sur la base de l'alphabet latin des Romains.
Les manuscrits (pratique de la copie manuelle d'un livre) ont poussé à pratiquer l'écriture comme un art en y associant souvent l'enluminure ou l'illustration.
Elle a connu une évolution constante. Petit à petit sont nées de nouvelles lettres (le V et le J), les espaces entre les mots, la ponctuation et l'emploi des
majuscules et de titrages à partir des lettres décorées.

La devise Vive la plume tracée par le maître écrivain Jan van den Velde.

La pratique de la calligraphie latine est traditionnellement associée à la copie de manuscrits par les moines chrétiens. Pour eux, il s'agissait de beaucoup plus
qu'un travail : c'était une forme de prière, qui était à la fois une louange et une ascèse. La calligraphie, qui nécessite — ne serait-ce que techniquement —
une grande concentration, une sûreté des gestes acquise par une longue pratique, donc une hygiène de vie pouvant effectivement aller jusqu'à l'ascétisme,
en dehors même de toute considération spirituelle, mais souvent associée de fait, était jusqu'à la fin du Moyen Âge une activité de religieux, comme les
calligraphies non-occidentales.

Elle a évolué au gré des influences culturelles (la chancelière et la Renaissance), politiques (Charlemagne et sa caroline) et commerciales (la bâtarde
flamande) et des innovations techniques (l'anglaise). Selon le support utilisé (cire, papyrus, parchemin et feuille), elle se pratique avec un style, un calame,
une plume (plume d'oiseau, puis plume métallique), le pinceau plat ou pointu. L'écriture monumentale gravée sur la pierre, quelles que soient ses qualités
esthétiques, ne peut être tout à fait assimilée à la calligraphie, dans l'impossibilité technique de pratiquer spontanément un « geste » calligraphique, mais
elle n’en traduit pas moins une écriture préalablement dessinée.

L'alphabet latin des débuts a donné naissance à une multitude de variantes regroupées en familles (dont des branches mortes) :
    les écritures romaines :
    capitale, rustica, quadrata, onciale, semi-onciale ;

    les écritures insulaires (celtique) ;

    les écritures caroline puis gothique primitive ;

    les écritures gothiques :
    textura, capitales lombardes, bâtarde anglaise et bâtarde flamande, fraktur, schwabacher, rotunda, cursive ;

    les écritures humanistiques :
    capitales, chancelière (cancellaresca, ou écriture de chancellerie, également appelée pour l'imprimerie « italique ») ;

    les écritures françaises classiques : ronde, bâtarde, coulée, en usage jusqu'au XXe siècle et souvent abusivement confondues avec l'anglaise.    
    
    les écritures anglaises.

    la gestuelle (calligraphie actuelle pratiquée avec des pinceaux, divers types de plumes, des outils détournés comme le tire-ligne, le folded-pen...).
    Le terme ne doit pas faire oublier que toute calligraphie est gestuelle.

L'arrivée de l'imprimerie et de la presse de Gutenberg signifie la fin des manuscrits dans les livres. À cette époque, la calligraphie latine influence tour à tour
 les premiers caractères en plomb (la première bible de Gutenberg, en gothique textura ; les bâtardes gravées de Geoffroy Tory), puis subit à son tour son
influence (anglaise ou copperplate en anglais, qui signifie « plaque de cuivre [gravée] »). Elle a cependant continué d'être enseignée à l'école jusqu'au milieu
 du XXe siècle avec l'écriture à la plume fine, ses pleins et ses déliés, sur la base d'une ronde ou d'une anglaise simplifiée.

La calligraphie a été pratiquée en permanence jusqu'à l'apparition de la mécanographie : tous les actes publics et privés, les édits royaux, les traités, étaient
écrits à la main. Chaque souverain se devait de nommer un ou plusieurs maîtres écrivains, une belle calligraphie étant au même titre que d'autres arts une
manifestation de prestige.

L'enseignement de l'écriture réduit au minimum, puis le traitement de texte l'ont fait disparaître de la vie courante, mais elle reste le lieu d'une recherche
graphique plus qu'active aujourd'hui, avec l'apparition de nouveaux styles, comme la « gestuelle » (terme équivoque, toute calligraphieétant par essence
gestuelle), l'utilisation d'outils fabriqués (foldedpen) et l'utilisation de techniques mixtes. Notons que si elle est détrônée par la typographie, grande
pourvoyeuse de nouvelles polices d'écriture, elle sert souvent d'inspiration à celle-ci, puisqu'on trouve nombre de polices imitant la calligraphie manuelle
(police Choc de Roger Excoffon, inspirée des coups de pinceau de la calligraphie orientale ; police Zapfino, inspirée de l'écriture « à la plume », du typographe
Hermann Zapf). En retour, la typographie a suscité l’écriture scripte, où les caractères sont tracés manuellement mais sans liaisons entre eux.

De nos jours, elle est présente partout autour de nous, dans la publicité, les logotypes, les étiquettes de produits, les enveloppes (art postal), mais aussi sur
les murs (graffiti). La calligraphie présente de plus un retour en force dans les arts au travers de nombreux stages organisés de manière locale ou nationale,
mais aussi par un nombre croissant d'expositions. La calligraphie contemporaine s’appuie d’ailleurs sur bon nombre de techniques externes tels que la Mise
en page, la théorie des couleurs, allant parfois jusqu'à l'abstraction de la lettre ou son intégration à des fins purement visuelles et non signifiantes comme
dans le cas d'auteurs tels que Denise Lach.

Une des dernières pistes de recherche actuelles de la calligraphie s'exprime à travers le lightgraff, ou calligraphie lumineuse.
 
L'enseignement de l'écriture réduit au minimum, puis le traitement de texte l'ont fait disparaître de la vie courante, mais elle reste le lieu d'une recherche
graphique plus qu'active aujourd'hui, avec l'apparition de nouveaux styles, comme la « gestuelle » (terme équivoque, toute calligraphieétant par essence
gestuelle), l'utilisation d'outils fabriqués (foldedpen) et l'utilisation de techniques mixtes. Notons que si elle est détrônée par la typographie, grande
pourvoyeuse de nouvelles polices d'écriture, elle sert souvent d'inspiration à celle-ci, puisqu'on trouve nombre de polices imitant la calligraphie manuelle
(police Choc de Roger Excoffon, inspirée des coups de pinceau de la calligraphie orientale ; police Zapfino, inspirée de l'écriture « à la plume », du typographe
 Hermann Zapf). En retour, la typographie a suscité l’écriture scripte, où les caractères sont tracés manuellement mais sans liaisons entre eux.
De nos jours, elle est présente partout autour de nous, dans la publicité, les logotypes, les étiquettes de produits, les enveloppes (art postal), mais aussi sur
les murs (graffiti). La calligraphie présente de plus un retour en force dans les arts au travers de nombreux stages organisés de manière locale ou nationale,
 mais aussi par un nombre croissant d'expositions. La calligraphie contemporaine s’appuie d’ailleurs sur bon nombre de techniques externes tels que la Mise
en page, la théorie des couleurs, allant parfois jusqu'à l'abstraction de la lettre ou son intégration à des fins purement visuelles et non signifiantes comme
dans le cas d'auteurs tels que Denise Lach.
Une des dernières pistes de recherche actuelles de la calligraphie s'exprime à travers le lightgraff, ou calligraphie lumineuse.

Source Wikipedia.org